CD 1
Le Marteau Double (2003) 1er mouvement
Pour 11 musiciens et ordinateur - Création Française : Auditorium du Conservatoire National de Région de Lille (2003) - Interprétation : Computer Music Ensemble - Avec l’aide de la DRAC Nord Pas de Calais, de la Région, et de la ville d’Hellemmes.
L'oeuvre s’inscrit dans l’exploration de la musique répétitive, en s’attardant à complexifier leschangements graduels dans le temps qui en sont ses caractéristiques, (modifications fréquentes de la signature temporelle) mais aussi en renouvelant le principe de la direction unique en ayant deux niveaux d’écriture et deux points de départ.
Deux univers se côtoient : le premier est issu des nouvelles technologies, il est géré par l’ordinateur, le second est joué par les musiciens.
Le 1er point de départ qui ouvre l’œuvre est le sol 3 d’un piano joué par l’ordinateur. Le marteau de ce piano est virtuel. Le rythme, la durée, l’intensité sont réguliers. On peut dire que ce thème musical est la stylisation radicale du minimalisme.
Le second départ est l’entrée des deux marimbas et des deux vibraphones qui sont eux aussi joués par l’ordinateur et dont l‘écriture fait apparaître des décalages rythmiques. Un Ré joué par le pianiste, va rejoindre le rythme du 1er marteau.
C'est ce 2e marteau, frappé par la main de l'homme, qui va forger le 1er mouvement, tout en étant guidé par le marteau virtuel au rythme implacable.
Un dialogue musical va alors s’instaurer entre les deux niveaux d’écriture, entre les deux univers.
Quatuor N°3 (2003)
Pour quatuor à cordes, et échantillonneur.
Interprétation Arsis String Quartet, Clavier et échantillonneur : Pascal Preneta.
Création Française : Auditorium du Conservatoire National de Région de Lille (2003)
Ce 3ème quatuor à cordes comporte 3 mouvements.
Les couleurs des cordes sont doublées d'échantillons sonores électroniques, qui proviennent de l'enregistrement acoustique de ce quatuor. Ceux-ci sont joués au clavier.
Les couleurs sonores électroniques, le système compositionnel additif ou soustractif, sont les caractéristiques de ce quatuor à cordes.
L’orphéon de Jade
3ème Version pour 4 pianos : 2009
Interprétation Veronique Vanhoucke, Pianiste.
1ère création de la 1ère version : Institut de Psychoacoustique et de musique électronique de Gand (IPEM) – 1985
En 1973, j'ai commencé mes premières pièces de musique répétitive électronique, que j’enregistrais sur des bandes magnétiques K7. Pour restituer l'oeuvre, j'utilisais plusieurs magnétophones que je ne synchronisais pas, afin d'obtenir des décalages rythmiques. À chaque écoute une nouvelle harmonie s’en dégageait : Il s'agissait en fait d'une architecture harmonique aléatoire et mouvante.
Avec l’apparition de l’ordinateur en 1983, j'ai repris ce concept en écrivant de courtes cellules mélodiques sur chaque voix de l’ordinateur, mais avec une signature temporelle à chaque fois différente et dans un ordre aléatoire.
À l'inverse des magnétophones, la rigueur de l’interprétation par l'ordinateur faisait apparaître de nouvelles lignes mélodiques, qui n'étaient pas écrites ou clairement définies.
Paradoxalement, c’est donc la précision absolue de l’ordinateur qui va fixer l’aléatoire de l’harmonie et qui va créer une forme musicale définitive.
J'ai donc poursuivi dans cette voie et j'ai écrit l'orphéon de Jade sur ce principe en 1985, alors que j'étais à L'IPEM de Gand.
Cette pièce se caractérise par sa gamme pentatonique répartie en 2 groupes avec chacun 4 systèmes mélodiques répétitifs, deux en 5 notes, deux autres en 6 notes, dont l'un est décalé par une double croche: ces systèmes étant écrits en croches.
J'ai ensuite expérimenté une seconde version, pour orchestre de chambre où la version ordinateur était augmentée du jeu instrumental. Chaque instrumentiste devant jouer son thème en s'isolant des autres musiciens, pour retrouver ce concept d’architecture harmonique mouvante.
Dans la 3ème version, celle qui est enregistrée sur ce CD, j'ai toujours conservé mes 4 systèmes mélodiques mais en répétant certaines cellules et j'ai ouvert la forme, afin d'introduire du piano préparé et de la micro-tonalité en jouant sur les cordes du piano.
"Two" Computer Sonate
Pour violon, violon alto et ordinateur - 1er Mouvement - (1998, revisité en 2002)Interprétation : Caroline Dooghe (violon) et Annie Delplanque (violon alto)
En 1998 j’ai écrit une sonate pour violon et violon alto. En 2002, j’ai eu l’idée de recycler cette même sonate en forme ouverte pour n’importe quel instrument et bande préenregistrée...
2 étapes ont été nécessaires pour écrire cette nouvelle version.
La première a été le « recyclage » qui consistait à réécrire et à recomposer la première partition qui a été enregistrée et transformée avec l’ordinateur, afin de créer une texture sonore électronique : une trame électroacoustique.
La deuxième phase est celle de la création finale pour le jeu en direct.
Les musiciens ont à leur disposition une nouvelle partition mais cette fois graphique (univers instrumental + univers virtuel), d’où sont extraites certaines cellules de la première partition dont certaines sont plus visibles que d'autres.
Les musiciens doivent réinterpréter l’œuvre en développant ce qu’ils voient et perçoivent sur la partition graphique.
Extended Games (2009)
Pour violoncelle et ordinateur - Interprétation : Jean-Michel Moulin Violoncelliste soliste à l’orchestre national de Lille et musicien du Patrick Dorobisz Ensemble.
“Extended games” est comme une peinture digitale abstraite, informelle, qui est imprimée sur une grande toile et que je retravaille à la peinture à l’huile. Une technique qui s’appelle « mixed media on canvas ».
Je commence par reprendre les contours, je modifie les formes, j’en fais apparaître d’autres, je retravaille les couleurs…etc.
Extended Games est à l'identique d'un "mixed media on canvas".
J’ai enregistré quelques mesures de violoncelle et avec les enregistrements, j’ai créé des matériaux sonores afin de créer une trame électroacoustique comme dans ma pièce "Two".
J’ai ensuite structuré ce tableau sonore et j’ai écrit la partition instrumentale en pensant à des lignes, à des formes, à des couleurs, à des contours, afin d’obtenir un dialogue entre fond et formes.
CD 2
Le Gai Savoir (1984) pour 4 Marimbas (enregistrement 2010)
Interprétation Aiko Miyamoto, marimbiste à l’orchestre national de Lille et musicienne du Patrick Dorobisz Ensemble
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Cette œuvre se caractérise par son système additif, soustractif et la superposition de motifs. La première version était jouée par un ordinateur en employant des marimbas midi. (Création Radio France Fréquence Nord 1984)
Muziek voor Klarinetten en computer (2008)
Interprétation Jacques Merrer.
« Muziek voor Klarinetten en computer » est une pièce pour clarinette et ordinateur que j'ai écrit à la demande de Jacques Merrer, clarinette solo Eb à L'Orchestre National de Lille, directeur de collection pour la petite clarinette, professeur au Conservatoire d'Arras.
Cette pièce se caractérise par son rapport à la peinture, et plus particulièrement son encrage dans l’art informel, l’art abstrait géométrique, le street art ou encore le graffiti art.
J'ai écrit le premier mouvement en pensant à la peinture qui caractérise l'art informel et gestuel, à des peintres comme Antoni Tàpies, Hans Hartung, Georges Mathieu ou encore Jackson Pollock.
Comme dans cette peinture, le matiérisme est aussi le signifiant de l'informel, j'ai cherché à étendre l'informel de mon écriture en le doublant par le son électronique afin de rejoindre un certain matiérisme sonore : signifiant de l’informel, pour accentuer la non directivité, l’absence de directions de mon écriture, sans toutefois tomber dans la discontinuité musicale.
Je veux dire par là que dans ce premier mouvement, mon écriture ne va pas de A ver B, comme dans toutes les musiques, mais elle correspond beaucoup plus à des lignes courbes tracées avec une très grande gestuelle ou aux lignes tracées par des pots troués qui contiennent de la peinture, et qu'on promène au dessus d'un tableau posé à plat sur le sol : la composition picturale se fait à l’intuition de l’artiste.
J’ai écrit ce 1er Mvt de cette façon.
Je traçais avec les notes des courbes, non pas avec de la peinture mais avec de la matière sonore électronique.
Celle-ci est aussi le double virtuel de la vraie clarinette, le signifiant de l’informel qui confère un trouble à l’écriture instrumentale.
Le 2ème mouvement est divisé en 2 sections.
Dans la première section une seule clarinette joue. Dans la seconde, 2 clarinettes jouent.
Je ne voulais plus cette fois rester dans l'esthétique de l'art informel, mais plutôt aller vers une certaine géométrie de la courbe tracée à l'aide du compas.
Je pensais naturellement à l'abstraction géométrique, à des peintres comme Vassily Kandinsky, Sonia Delaunay ou Paul Klee.
Dans cette 1ere section, je fais apparaître le double de la clarinette qui est jouée avec un effet électronique, un delay, afin de donner une réminiscence du 1er Mvt et de conserver mon idée du double, du signifiant de l’informel.
Dans la 2eme section, je fais disparaître le son électronique au profit de 2 clarinettes qui jouent en direct.
Dans cette section j'ai naturellement poursuivi mon idée de courbes géométriques mais aussi de points : le point comme générateur de la ligne.
Cette section se termine par une composition de lignes courbes, nous sommes dans un tableau abstrait avec un contrepoint entre 2 instruments.
Avec le 3ème Mvt je transporte ma musique à la fin du 20ème et au début du 21ème siècle en lui donnant un caractère de musique populaire.
J'emploie un vocoder et un rythme électro pop tout droit sorti d'un synthétiseur grand public, en pensant à l'art qui caractérise cette musique, c'est-à-dire le street Art ou le graffiti Art.
J'ai ici écrit les notes, les phrases musicales comme des graffs, réalisés très rapidement à la bombe de peinture.
Le Serpent d’or (1994)
Cello contrepoint pour 4 violoncelles interprété par Jean-michel Moulin, violoncelliste soliste à l’orchestre national de Lille et musicien du Patrick Dorobisz Ensemble - Enregistrement 2009.
Cette œuvre se caractérise par son système additif, soustractif et la superposition de motifs.
Jeu de cloches (1997)
Il s'agit d'une oeuvre pour piano et bande, que j'ai réécrit pour ordinateur avec des sons de cloches.
Colorfield in C Maj. - (1998)
Interprétation Quatuor Arsis.
Littéralement "champ de couleurs", de matières, de textures, de lignes, un colorfield en do majeur qui ramène le temps musical à son rabattement, c’est-à-dire à une surface musicale, un plan.
J’ai ensuite re-structuré cette surface matiériste colorée en utilisant l’ordinateur et en transformant par les moyens numériques certaines textures, pour enrichir cette matière primaire originelle qu’est le son.
Il était une fois (1983)
Version pour ordinateur
4 notes pour un voyage. J’ai repris un thème que je jouais à la guitare basse quand j’étais dans mon groupe de rock au début des années 70.
Wagner Express (1983) : pour bande magnétique
Réduction compression de " Der ring des Niebelungen" en 5 minutes - Hommage à John Cage.
Trois plus Onze ( 1997)
Pour silence, instruments ethniques, instruments Européens et ordinateur-1997.
Musique à caractère méditatif dont la perception du temps musical est le souci premier dans la composition.
Cette oeuvre réalisée avec les techniques informatiques est enrichie de couleurs produites par l'échantillonnage d'instruments éthniques de type, Rabab, Sarangi, cloches...qui viennent se superposer aux instruments Européens, dont une clarinette en 1/4 de ton réalisée avec les moyens de la modélisation physique, et aux matériaux sonores.
Toutes ces différentes lutheries sont utilisées pour produire des textures sonores, organisées en continuums commençants par des crescendi et finissant par des decrescendi, segmentés par des attaques fortes de type piano et cloches, afin de dévoiler des segments de silence et leurs conférer une musicalité d'égale importance.
Musiciens du Computer Music Ensemble :
Flûte : José - Yves Janquin, Clarinette : Florian Cadoret, Piano, Keyboards : Pascal Preneta, Guitare : Fred Alan Ponthieux, Marimba : Pierre-Louis Janquin, Violons : Nicolas Desmalisnes, Caroline Dooghe, Benoît Courtrai, Yasmine Hamani. Alto : Cristelle Rimbert, Cello : Youri Sprogis. Contrebasse : Pascal Thibaut